Qu’elle est blessante la ligne paisible des montagnes, elles ne semblent pourtant vaquer à rien d’autre qu’à leur vie de montagnes enveloppées dans à la lumière diffuse de nuages que le vent de ouest ramène en cette saison, et qui souffle, et qui souffle ; elles ne manifestent le moindre signe au regard qui scrute, et demeurent impassibles, posées là, comme la mémoire de quelque chose.
Variation N° 2
À l’aller comme au retour de longs voyages que j’avais à entreprendre, il m’est arrivé de longer des chaînes de montagnes. Des milliers des kilomètres, et parfois, vingt, trente ans, de distance voire plus les séparaient, pourtant soudain: un même état d’esprit s’insinuait, une même sensation d'une étrange précision me restituait intacte une même image d’enfance ou sans pouvoir rien y faire j’assistais impuissant à l’irrémédiable fuite, de quelque chose que je savais, perdre pour toujours. À l’arrière dans le balancement caillouteux de la voiture le défilement d’un paysage: une vaste plaine qui s’éloignais, s’éloignais, jusqu'à s’évanouir dans la poussière de l’après-midi. C’était ailleurs, à la saison sèche. Aujourd’hui c’était hier il y a si longtemps…
mercredi, février 07, 2007
La mémoire de quelque chose
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ab
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mercredi, février 07, 2007
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