jeudi, octobre 11, 2007

Histoire tragico-maritime (suite)


-« De là ou je me trouve je ne pourrais jamais dire sans un certain scrupule ; "mon peuple", de peur que la phrase ne paraisse prononcée par quelqu’un d’autre que moi.» Disait-il.
Bizarre comme l’on peu paraître autant étranger à sa propre parole; aussi par on ne sait quelle obscure raison il s’était promis de se tenir à l’exacte équidistance des deux langues. Mais ce point d’équilibre atteint l’avait laissé comme évidé d’une partie de lui-même. La plupart du temps il ne disait plus rien. La volubilité des autres le fascinait et l’interloquait en même temps ; désormais ce qui lui venait aux oreilles n’était plus que les bribes d’une langue qui ne fût plus jamais la sienne; seule capable pourtant d’éveiller en lui l’émotion des mots que la distance avait fini par estomper. Les mots ont leurs territoires ou se dessinent de bien étranges et douloureuses géographies. On n’oublie pas impunément une langue et a plus forte raison la sienne même si elle fût dès le début l’instrument de négation de l’individu qu’il s’ingéniait a être.
Pour solde de tout compte envers la patrie qui fut celle de ses parents, il lui restait en mémoire ce peuple amnésique auquel il ne semblait affleurer le moindre regret d’un passé pourtant plus sombre qu’il n’y paraissait ; ce goût amer, ce souvenir d’exactions et de mépris. Terre ingrate, qui bon an mal an n’avait pas hésité à passer par-dessus bord une partie des siens fussent-ils ses propres enfants. Cette patrie qu’il se devait d’assumer comme étant la sienne, en réalité ne l’était plus, au milieu de ceux qui étaient censés être les siens il était devenu un étranger.




"Ce confronter aux origines, quitte à y laisser des plumes,"

11 commentaires:

menina a dit…

E qual é esta lingua ? :) Nunca tinha pensado nas coisas desta maneira.

ab a dit…

Boa noite.
Vamos admitir que seja o português, mas antes existia um dialecto da africa austral emergido algures no subconsciente,
daquilo que seria a matriz linguística do narrador, mas não o posso certificar exactamente. :-)

menina a dit…

Pois.Tinha pensado nisso, por isso perguntava. Conheço muito pouco dos dialectos, mas também fazem um eco especial... e nunca fui para a Africa !
Um kandando, é assim que se diz ? :-)

ab a dit…

Kandando = Abraço?
Deixei a minha terra há tanto tempo que não estou seguro
da tradução.
Kandando

menina a dit…

Pois, acho que isso ! :-)

Para mim, é o contrario, fico muito orgulhosa de cada nova palavra que aprendo.

menina a dit…

Ah, e o seu texto està agora mais longo e mais preciso...

ab a dit…

J’aime bien écrire en direct au risque de toutes sortes de ratures, j’ai moins la sensation de causer avec mes propres boutons, avant les forums permettaient une plus grande réactivité. Le blogs me paraissent une forme plus recroquevillée, bien que j’en fasse autant.
Vous avez un lien familial à langue portugaise ou vous vous intéressé simplement par choix ou par goût?

menina a dit…

Moi aussi j'aime bien écrire en direct... mais je n'écris pas souvent de façon personnelle, en tout cas pas sur mon blog, qui n'est pas destiné à ça.

Non, je n'ai aucune origine portugaise, c'est par choix et par goût, j'ai un goût pour les langues en général, mais le portugais est tellement proche de l'occitan/ provençal que je le considère presque comme ma langue maternelle, plus que le français. ;)C'est le substitut d'un fantôme de langue qu'on ne m'a pas appris à parler, si je me fais bien comprendre.;)

ab a dit…

Effectivement à l’extrémité ouest de la péninsule ibérique il existe bien une langue recluse aux résonances provençales qui a gardé des sonorités, et quelque chose d’un accent antique, qu’il me semble souvent entendre dans d’autres langues pourtant très éloignées. :)

menina a dit…

Très éloignées, vraiment ?
Je viens de faire le voyage, en effet, c'est un peu loin ! Mais en Catalogne, on me dit "Olà, Bon dia !"

ab a dit…

En effet malgré la discontinuité territoriale entre la Catalogne et le Portugal, la survivance de ces deux poches linguistiques
aux consonances si proches m’étonne. Peut-être que les linguistes ont une explication pour cette contiguïté.