Épilogue
Ou partir ce fut comme un naufrage
« Le dimanche après-midi tirait vers la fin. Face à lui cette ultime frontière le long de laquelle il marchait depuis longtemps, ce point qui se dérobait dans de lumière blanche d’un soleil austral déclinant sur les étendues glacées de l’océan.
De la silhouette chancelante de son corps s’échappaient des mots confus, entrecoupés des ralles, que la houle, les cris des cormorans, la rumeur lointaine d’une ville, finissait par rendre inaudibles. La nuit arriva, puis l’aube, et le crépuscule. Son voyage semblait ne plus s’arrêter.
Il marcha sans doute des jours, jusqu’à ce que les dernières forces l’abandonnassent, et avant qu’un dernier souffle, ne fut suivi, d’une énorme masse d’eau au goût acre et salé lui pénétrant les entrailles. S’en est suivi un hurlement sourd bientôt engloutit par une vague plus haute et plus grosse. La mer l’emporta!
Quelques jours plus tard, le journal local parla du corps d’un homme, rejeté par la mer, trouvé bien plus au sud d’une bourgade infâme ou il ne passait jamais rien d’autre qu'un obscur négoce de pêche en gros. Jour et nuit, des bateaux usine y vidaient leurs cales, remplies à raz bord de poisson, dans un interminable quai, flanqué d'entrepôts rouillés, où les gens s’affairaient dans un va-et-vient incessant.
Diégo Hertmans, arpenteur de profession, décida un jour de se tenir, au bord des mots et des choses; leur contenu trop volatil à son goût, l’intéressait moins, que les territoires bien plus consistants qu’involontairement ils dressaient. »
A.
samedi, janvier 14, 2006
L’arpenteur
Publié par
ab
à
samedi, janvier 14, 2006
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2 commentaires:
Bem Vindo ao mundo maravilhoso...dos blogues!:-)
beijo...
Acontece que por aqui me perda de
quando em quando minha cara amok.
alberto
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