samedi, novembre 17, 2007

L’histoire est aussi l’addition de multiples mémoires blessées.

Encore, suite à la polémique soulevé par l’altercation entre Hugo Chávez et le roi d’Espagne, ou le président vénézuélien est traité de parano et de dictateur je voudrais ajouter : Le débat fait rage, à chacun ses "paranos" et ses "dictateurs", il n’empêche que le monde tourne la page et que certains pays de l’occident dit civilisé, apparaîtront pour ce qu’ils sont désormais : des satellites sans relief derrière la puissance tutélaire des EUA. Peu à peu le monde change de base, et la myriade de peuples colonisés lève la tête.
La grande aventure Européenne que l’on nous présente parée de toutes les vertus démocratiques et civilisationnelles, est par bien d’aspects plus prosaïque et moins avouable qu’il n’y paraît.
Se sentent soudainement à l’étroit dans son espace vital, au regard des vastes empires d’antan, l’Europe néocoloniale est en quête d’une grandeur et d’une puissance perdue, et le fait que certains espaces nationaux qui la composent étaient dans le monde néolibéral qu’est le notre au moment de la décolonisation, d’une viabilité incertaine, ne pouvait que rendre plus urgente et précipiter leur l’adhésion, accentuant la quasi la concomitance entre les temps historiques de la perte des empires coloniaux et la mise en place de la construction européenne. Elle fut ainsi des le départ une construction artificielle essentiellement bâtie sur l’unification économique au tour d’un centre fort et riche d’un agrégat de périphéries pauvres.
Comment ne pas comprendre donc que face à l’arrogance de certaines nations européennes à la mémoire courte, les peuples ex-colonisés (et ils font le monde de nos jours) ne manqueront pas de demander des comptes pour les humiliations et les exactions commises durant des siècles. L’histoire est aussi l’addition de multiples mémoires blessées ; être civilisé c’est de ne pas l'oublier.

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